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Ainsi vit l'amour (conte en cours)

BARVACHE

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Ainsi vit l'amour (conte en cours)


sam. 01 juin 2013 - 15h46

Bah allez, postons le petit nouveau sur lequel je planche depuis avant hier soir ; c'est vraiment qu'un début et il sera court, ce n'est qu'un parallèle avec le roman sur lequel je travaille en ce moment. Voilà voilà (Le titre est niais mais c'est un clin d'oeil à Ainsi meurt l'amour, un conte de Tolstoï. U.U ) [center][color=#000080][b][u][size=30]Ainsi vit l’amour[/size][/u][/b][/color][/center] Il est étonnant de constater que l’être humain a tendance à s’attacher davantage aux pires de ses semblables, comme si la répulsion naturelle et l’inimitié acerbe dont se fardent ces créatures là avaient plus d’appas que toute la vertu que notre altière race veut se targuer de posséder. Plus étonnant encore, il est capable de s’éprendre de bribes d’autres êtres, comme si ceux-ci pouvaient renaître de ces cendres poussiéreuses du passé ; d’un coup de soupir, la jeune et frivole doucette regagne toute la substance de son corps et la montagne de désirs qu’il procurait à son prétendant. Pour tout vous dire, je ne sais si vous avez déjà vécu cela et j’ose parier que vous n’en connaissez pas la moitié du début de l’avant-commencement ; comment cela vient, comment cela grandit, comment cela se tapit au fond de votre cœur, entre votre sang et vos reins. Et pour être sincère, je serais rassuré de savoir que vous êtes totalement étrangers à telle maladie. Cette maladie, il est en une ville quelconque un homme qui la connaît bien ; cet homme, âgé d’à peine une vingtaine d’années, ne fut que souffrance et frustration ; un condensé de douleur broyant, écorchant son cœur pathétique. Et c’est à coup d’espoir, le « sale espoir », qu’il maltraitait son âme torturée. Il est maintenant idoine de présenter cet homme ; un peu rustre, rustre mais svelte ; la carrure élancée et la peau blême, il savait cependant allier à merveille sa silhouette avec sa tenue vestimentaire. Des vêtements sobres mais élégants ; discrets, oui, mais remarquablement discrets. Il était, malgré son apparente nonchalance, plutôt sûr de lui. Il menait sa vie comme il l’entendait et où il l’entendait, que ce fût au travail, en voyage ou dans ses rêves ; et ses rêves, son entourage savait avec quelle force et quelle conviction il y croyait : rien ne put jamais l’entraver dans quelque entreprise que ce fût. Malgré tout ce bien que les augures avaient déposé sur le seuil de son logis, ce triste acteur passif d’une vie insidieuse, Tragédie des Tragédies, vit son existence bouleversée par l’arrivée d’une banale créature qui devint bientôt source de tous les malheurs. Femme, tu fus et resteras le péché originel. Il faut croire que, sous ses airs blafards de vieille sorcière sournoise au regard étriqué, la vie est somme toute assez cohérente dans les choix qu’elle fait. Ce jeune homme, à qui tout semblait sourire, était, par le seul biais de son prénom, destiné à souffrir ; triste il était, Tristan le nommait-on. Et Tristan affectionnait beaucoup les boîtes de nuits, les clubs, les bars ; il était très extraverti et était plutôt apprécié de la gente féminine. Il savait y faire, il savait s’y prendre – il s’avait les prendre diront quelques fâcheux. Evidemment, il tomba sur celle que d’autres auraient nommé « l’unique, l’idiote de grande merveille » ; celle-ci lui procura une passion telle que même le mot « amour » devenait euphémisme lorsqu’on osait s’en servir pour qualifier l’état euphorico-malheureux du jeune homme. Dans ses yeux flous, une pâmoison sans pareille qui envoyait des oraisons funèbres à toutes les femmes du pub dans lequel il fit cette rencontre ; ses mains, deux extrémités veules et moites, incapables même d’empoigner, avec la vigueur maritale qu’attend la féminine engeance, le verre au fond duquel il noyait son impatience. Cette même impatience s’était muée en une indigence de retenue, une compulsion convulsive qui étreignait le visage de sa victime, nuée de spasmes faciaux inconsidérés – parfois même des semblants de clins d’œil. Il mit un certain temps à retrouver un demi-contrôle de son corps et son esprit ; les mains sur les tempes il sentait son pouls, rapide mais décélérant lentement. Lorsqu’il eut retrouvé un rythme cardiaque normal – c'est-à-dire un peu au dessus de la normale, telle était la nature de Tristan -, il se décida à aller la voir. Il n’était pas de ceux qui soupirent de loin et bavent dans leur lit, songeant à un futur radieusement onirique ; Tristan était proactif et en faisait une fierté, un label.